Covid-19 : faut-il s’équiper d’un purificateur d’air ?

Profiter de la décrue de la pandémie de Covid-19 et de l’approche des vacances est un bon moment pour se poser la question : “Dois-je équiper mon cabinet d’un purificateur d’air ?” . En effet, si en cette mi-juin, l’épidémie recule et que les indicateurs pointent vers le vert, il ne faut pas oublier que le virus circule toujours avec notamment l’arrivée du variant indien et que nous sommes encore loin de l’immunité collective.

Nous savons aujourd’hui que le Sars-CoV-2 se transmet essentiellement par voie aérienne soit par les gouttelettes et surtout par les aérosols qui restent en suspension dans l’air pendant des heures faute d’une aération suffisante et qui peuvent se déplacer sur une dizaine de mètres.

Les aérosols sont des micro-gouttelettes, potentiellement chargées en virus. Ils se diffusent et restent en suspension dans l’air d’une pièce pendant plusieurs heures si l’on ne renouvelle pas l’air. C’est un mode important de contamination du COVID-19.

Renouveler l’air d’un local par un moyen mécanique (ventilation) ou naturellement (aération) est l’un des moyens de diminuer ce type de contamination.

Face au risque de transmission par aérosols, les mesures sanitaires à appliquer en cabinet reposent essentiellement sur le port du masque par tous et tout le temps ainsi que sur une aération suffisante des locaux afin de “diluer” les aérosols dans l’air. Dès lors que le port du masque est difficile (par exemple si vous accueillez des patients en rééducation respiratoire et/ou maxillo-faciale ou des enfants) et que le renouvellement de l’air dans vos locaux est insuffisant (par exemple, s’il n’y a pas de fenêtre dans la salle de soin ou pas assez de fenêtres pour créer des courants d’air), il est recommandé de se poser la question de s’équiper d’un purificateur d’air.

Source : http://processpropre.fr

Comment vérifier que l’aération est suffisante ?

Dans un premier temps, avant d’investir dans un purificateur d’air, il peut être très pertinent de s’équiper d’un capteur de CO2 qui est un bon indicateur du taux de confinement du local. Aussi peut-on l’utiliser, pour les locaux sans filtres HEPA, pour définir quand aérer ou faire l’état des lieux de l’efficacité de l’aération.

Les seuils à considérer ou à surveiller sont alors :

  • Taux CO2 ~ 410 ppm : c’est le taux moyen mesuré en extérieur, hors épisodes de pollution; plus on s’en approche dans un local, mieux c’est car c’est le signe qu’un renouvellement de l’air est réalisé. A l’inverse, dans un lieu confiné, sans un renouvellement suffisant de l’air, le risque de contamination par aérosols augmente rapidement et l’augmentation du taux de CO2 dans le local en rend compte.
  • Taux CO2 < 600 ppm : ce taux est une recommandation de nombreux scientifiques pour lutter contre la COVID-19 dans les lieux de restauration où le port du masque n’est pas possible.
  • Taux CO2 < 800 ppm : ce taux est une recommandation de nombreux scientifiques pour lutter contre la COVID-19 dans les lieux où le port du masque est possible et requis.

(en somme, à partir de 600 ppm, un purificateur d’air est recommandé d’autant que vous êtes susceptibles de recevoir des patients à risque et/ou immunodéprimés)

  • Taux CO2 < 960 ppm : correspond à une qualité d’air excellente selon la norme NF EN16798-1:2019
  • Taux CO2 < 1210 ppm : correspond à une qualité d’air bonne selon la norme NF EN16798-1:2019
  • Taux CO2 < 1760 ppm : correspond à une qualité d’air modérée selon la norme NF EN16798-1:2019
  • Taux CO2 > 1760 ppm : correspond à une qualité d’air faible selon la norme NF EN16798-1:2019

Sur le choix d’un capteur de CO2 et sur son utilisation nous vous renvoyons vers le sites “Nous aérons” et “Projet CO2”

Choisir un purificateur d’air

Qu’est-ce qu’un dispositif de purification d’air ?

L’objectif d’un purificateur d’air est d’éliminer ou réduire la présence dans l’air ambiant de gaz ou particules (contaminants chimiques, particules inertes ou microorganismes). Il existe d’une part les unités mobiles (un ou plusieurs appareils dans le même local) et d’autre part les systèmes associés à des centrales HVAC (chauffage, ventilation et air conditionné). L’équipement comporte une technologie de traitement d’air (piégeage ou destruction d’éléments indésirables) et un ventilateur qui brasse l’air de la pièce par des entrées d’aspiration et de soufflage d’air. Différents procédés sont utilisés : la filtration des particules,

l’oxydation de la matière organique (par rayonnements ultraviolets, ozone, plasma froid, photocatalyse, combustion…) et en complément l’absorption.

Les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique

le HCSP recommande, en cas d’utilisation d’unités mobiles de purification de l’air :

  • De n’implanter que des unités mobiles de purification d’air par filtration HEPA H13 ou H14 ou taux de filtration équivalent, respectant les normes relatives aux filtres et aux performances intrinsèques de l’appareil.
  • De prévoir, pour chaque implantation d’unités mobiles de purification de l’air dans un lieu donné, une étude technique préalable par une personne qualifiée ou par le fournisseur industriel.
  • Cette étude devra permettre d’identifier et préciser, entre autres :
    • le volume du local à traiter,
    • les aération/ventilation existantes en identifiant les flux d’air naturels ou forcés,
    • le nombre d’appareils à prévoir pour assurer une filtration suffisante de l’air de la pièce à traiter (en prévoyant au minimum de filtrer chaque heure 5 fois le volume du local),
    • la disposition des appareils compte tenu des obstacles éventuels à la circulation de l’air et du besoin d’éviter les flux vers les visages des personnes.

Éléments d’évaluation d’un épurateur

La Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) et l’Association pour la prévention et l’étude de la contamination (Aspec) ont quant à eux mené un travail collaboratif publié en mai 2021 faisant le point sur une vingtaine d’équipements mobiles de traitement d’air disponibles sur le marché français.

Les deux entités suggèrent de vérifier le respect du cadre normatif de l’épurateur, en l’occurrence la norme NF EN Iso 29464 : 2019 mais aussi de s’assurer du domaine d’application et des contaminants visés, de contrôler les principales caractéristiques techniques, d’identifier le type de technologie utilisée ainsi que les débits d’utilisation et niveaux sonores. Ces éléments permettent de qualifier l’épurateur et non d’évaluer son efficacité, rappellent la société savante et l’association. Ils notent que peu de fabricants font référence aux textes normatifs et qu’ils ne rendent pas publics leurs tests. Aussi est-il difficile de se prononcer sur l’efficacité avérée de ces équipements. Ils conseillent dès lors de faire correspondre le choix de l’épurateur, la technologie d’épuration et les débits aux familles de contaminants à éliminer et aux niveaux d’exigence recherchés, de qualifier correctement la mise en route du système. En cas de ventilation fonctionnelle et suffisante et d’aération possible d’un local, l’utilisation d’unités mobiles de purification d’air n’est pas nécessaire.

Choisir un purificateur d’air

Quels sont les points à considérer lors du choix et de l’utilisation d’un épurateur ? (source)

Choix en fonction des contaminants

Le choix de l’épurateur, la technologie d’épuration et les débits doivent correspondre aux familles de contaminants à éliminer et aux niveaux d’exigences recherchés. Pour être efficace, un épurateur:

  • doit être équipé d’une filtration terminale très haute efficacité d’un niveau H13, ou supérieur, efficace sur les particules et les micro-organismes;
  • peut avoir recours à des technologies complémentaires de piégeage ou d’élimination de composants chimiques ou microbiologique, si nécessaire;
  • doit avoir un débit nominal le plus important possible tout en garantissant un niveau acoustique compatible avec l’activité. Différentes plages de débits peuvent être nécessaires en fonction des zones, des activités et des périodes d’utilisation.
  • doit être positionné selon la configuration du local où il est installé, en tenant compte des conditions aérauliques (position des bouches de soufflage et de reprise). À noter que dans certaines zones, plusieurs épurateurs peuvent être nécessaires;
  • ne doit pas générer de substances chimiques (émissions primaires, secondaires ainsi que sous-produits) potentiellement dangereuses pour les personnes présentes dans les locaux durant son fonctionnement.Si l’épurateur est amené à être déplacé et utilisé dans différentes configurations, il est important de bien vérifier ses dimensions, sa robustesse et l’ergonomie.

Point de vigilance: en cas d’épurateur adjoignant une fonction de rafraîchissement, il faudra être vigilant en raison de la maintenance spécifique à assurer pour limiter le risque microbiologique (risque légionelle notamment).

Qualification

Le système “local + épurateur(s)» devra être correctement qualifié avant sa mise en route, dans les conditions d’utilisation prévues. Une fois que l’épurateur a été sélectionné et qu’il est installé en zone, il est recommandé d’effectuer, comme pour tout local à environnement maîtrisé, selon la norme NF S90-351:2013:

  • une qualification d’installation (QI):
    • la vérification des bons débits de fonctionnement de l’épurateur,- un test de fumée notamment pour vérifier le comportement aéraulique aux différents débits de fonctionnement et l’absence de zones mortes,
    • La vérification du bon montage des filtres (l’air ne doit pas «bypasser» les filtres);
  • un nettoyage et une désinfection complète de l’équipement et, si nécessaire, de la zone dans laquelle il est installé (cf. spécifications du fournisseur);
  • une qualification de la zone «épurateur hors fonctionnement» (QF sans fonctionnement de l’épurateur);
  • une qualification fonctionnelle avec l’épurateur en fonctionnement et aux différents débits d’utilisation prévus (QF avec épurateur en fonctionnement).

En fonction des objectifs et des exigences fixés, les tests pourront concerner (liste non exhaustive) :

  • la classification particulaire de l’air;
  • la cinétique d’élimination des particules (Cp);
  • la différence de pression dans les cas spécifiques d’un raccordement de l’épurateur en vue de créer un confinement du local;
  • des contrôles microbiologiques de l’air;
  • des mesures de polluants chimiques.

Ces phases QI/QF sont indispensables pour tester les appareils en conditions d’utilisation.

Source : www.ordremk.fr
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